lundi, avril 30, 2007

La route de la soie

Beaucoup de route dans cette province surprenante et fascinante!
Nous avons quitté Turpan pour Kashgar en autobus; 24 heures en couchette, entourés de femmes voilées et de purs musulmans. C'est assez déstabilisant. Kasghar est complètement à l'ouest de la Chine; plus près de Bagdad que de Pékin. Et ça ne ressemble pas du tout à la Chine. Nous avons flâné dans la vieille ville, où on a l'impression que rien n'y a changé depuis des siècles.


Ensuite nous avons pris le bus vers le lac Karakul, cinq heures et demi de route sur la plus belle autoroute au monde, la Karakoram. Nous sommes arrivés au bord d'un lac turquoise où se réflètent comme dans un miroir les montagnes. Deux montagnes sont près de 8 km de haut, soit quelques centaines de mètres de moins que l'Everest. Toutes enneigées, et bordées de montagnes de sable rouge. Aucune verdure; le sol est aride et désertique.



Nous avons passé deux nuits chez une famille qui ne parlait ni uighur ni chinois, mais un dialecte local (nous avons appris quelques mots de Uighur, ce qui nous rend les gens des villes très sympathiques). Ce n'était pas un village, mais une dizaine de maisons en terre, très chaleureuses et confortables. Mais bien évidemment sans eau courante. Nous avons fait du chameau sur les rives du lac, puis nous avons loué leur moto pour un après-midi. Le lac est déjà à 4 km d'altitude (ce qui est assez dur pour le corps, nous étions constamment essouflés et étourdis). Avec la moto, nous sommes allés plus loin encore sur l'autoroute, et nous avons atteind l'altitude de la neige, puis la frontière du Xinjiang. Nous étions à quelques montagnes du Tajikistan! Cinq km d'altitude. Magnifique. Nous nous sommes arrêtés dans quelques villages, où les gens nous acceuillaient dans leur maison et nous offrait du thé et du pain sur le bord du foyer. Généreux et souriants.



Ensuite, nous avons repris la route jusqu'a Karghalik (en repassant par Kasghar mais sans nous y arrêter), un petit village sur la route de la soie. Bruyant et empli de personnes non souriantes. Une pas très bonne energie. Mais notre soirée y a été réussie; nous avons joué aux cartes dans un parc, et, en quelques minutes, nous étions entourés d'une foule d'enfants qui riaient avec nous et suivaient nos parties. Pendant au moins deux heures, la foule grossissait constamment. Nous avons réussi à échanger avec eux (un peu), ça a été vraiment génial. Petit bémol; un employé de l'hôtel est entré dans notre chambre pendant notre sommeil et a volé ma caméra. La porte était ouverte au matin, et ma caméra disparue. Tout la tralala, police et tout. C'est triste, mais c'est la vie. Pas de blessé. Les photos de ce message viennent de l'Internet...

Nous sommes maintenant à Hotan, une ville de 100 000 habitants, toujours sur la route de la soie. Chaque ville sur la route de la soie est en fait un oasis. Ici les gens sont supers, souriants et chaleureux. Nous pensons donc rester une deuxième et peut-être une troisième nuit ici. Tout se passe dans la rue ici, c'est donc facile d'échanger avec les gens. La plupart dorment même dans la rue, les lits sont devant les restaurants, et le jour ils servent de table: recouverts d'un tapis puis d'une petite table, on s'y assoit en indien. Et la bouffe Uighur est super. Nous pensons ensuite traverser le désert de Taklamakan.


samedi, avril 21, 2007

Turpan

Et me voilà dans le désert, à Turpan.
Pas de photo malheureusement; je ne trouve pas de prise usb. Faites une recherche sur Goggle image, Turpan ou Turfan.

Je suis présentement dans la chambre à coucher d'un petit garcon d'environ 10 ans; c'est aussi sa salle de bain (sans eau courante), le café Internet, le dépanneur local...

J'ai été deux jours malade, diahrée et fièvre, mais rien de grave. Du repos. Peut-être le changement d'altitude, ou tout simplement l'excitation due à toutes ces aventures. Urumqi a une altitude très élevée (environ 2000 m), et Turpan est un des points les plus bas au monde, le second après la mer morte en fait. Une oasis au milieu du désert. Une toute petite ville, sans stress, où les gens sont très acceuillants.

Nous allons ce soir dîner chez une famille Uighur dans le désert, puis nous y dormirons sous les étoiles. Demain nous allons avec un guide (qui est vraiment adorable) visiter les ruines et voir les *Flaming Mountains*. Nous n'avons pas pu aller voir le lac près d'Urumqi parce que nous sommes hors saison, il n' y a donc pas de bus, et louer une mini-van était trop cher pour nous. Et nous ne sommes pas allés dans la réserve au nord du Xijinag parce qu'elle est enneigée. C'est impossible de planifier ici, rien n'est certain.

Nous pensons partir sur la route de la soie lundi vers Kasghar, tout près du Pakistan. Environ 20 heures d'autobus. Nous rencontrons un voyageur par jour environ. Il fait chaud mais pas trop; environ 25 degrés au soleil, avec un doux vent du désert. Pour eux il fait froid; les piscines sont fermées. Ils sont habitués à 45 degrés au soleil; c'est le point le plus chaud de la Chine.

Je passe des moments magnifiques, je rencontre beaucoup de gens... On échange avec eux, on rit beaucoup. Des choses toutes simples deviennent de petits bonheurs. Balance.

lundi, avril 16, 2007

Urumqi

Après avoir dit adieu à mon appartement, c'est 48 heures de train qui m'attendaient. Plus confortable que je ne le croyais, le transport s'est avéré moins pénible que ce à quoi je m'attendais. Nous avions des lits durs, les plus hauts. On a rit, joué aux cartes, au bonhomme pendu, joué avec les enfants du wagon... Ça a passé très vite.

Bienvenue à Urumqi.




La Chine? Où ça? C'est au moyen-orient que l'on se trouve maintenant. Les caractères chinois côtoient les caractères arabes, les femmes musulmans sont voilées, les temples bouddhistes sont remplacés par les mosquées. Tout un choc. Pas de rouleaux de printemps ou de soupe wonton ici; du riz pilaf et des shishs kebabs. J'adopte le style couverte-de-la-tête-aux-pieds ici (on ne me voit ni les chevilles, ni les avant-bras) et malgré cela, les hommes me dévisagent longuement. Je ne me ballade pas sans Ludger. Il n'y a pas beaucoup de touristes blancs ici, nous en avons vu peut-être 5 depuis notre arrivée. Il y a des touristes chinois, mais nous sommes dans la basse saison, alors ils sont rares.

Demain nous allons sur les rives du lac Tian Chi, enfin un peu de nature. Puis mercredi nous prenons un bus ou un train vers Kanas Lake, qui a l'air d'un endroit merveilleux. Ensuite nous reviendrons vers Urumqi pour planifier un périple dans le désert. Ça dit dans le Lonely Planet que le Xinjiang est pour les *hardcore travellers, looking for some serious adventures*. Je comprends. Mais nous sommes chanceux, la température est belle, pas trop de vent (c'est la saison des tempêtes de sable). Nous dormons ce soir dans une auberge de jeunesse, ils vont pouvoir nous aider à organiser nos expéditions. Nous rencontrons beaucoup de gens gentils et généreux, beaucoup de belles rencontres...

mercredi, avril 11, 2007

Une nouvelle

Je viens d'avoir un message sur msn de Ludger (il est dans un autre café Internet quelque part à Shanghai!): notre train est vendredi soir, 8:48. On va donc arriver très très tôt lundi matin à Urumqi! Ou très tard dimanche soir.

Quitter le nid chinois


C'est l'été, il fait soleil, tout le monde est dehors à Shanghai. Et tout le monde sourit.
Et j'ai un café tous les matins depuis que Ludger est là; il a ramené un filtre vietnamien, du café vietnamien, et du lait condensé. Miam.

Lundi
Travaillé au studio, Zhang Da et Gugu étaient à Hangzhou jusqu'à mardi soir.
Le soir j'ai invité mes collègues (la patroniste, la couturière et l'assistante) à souper après le travail. C'était trop agréable, mais malheureusement je n'ai pas de photo; mes batteries m'ont abandonnée.

Mardi
Finaliser mes dessins et patrons, c'est la dernière journée... Drôle de sensation. L'assistante d'un photographe français qui vit à Shanghai et que j'avais déjà rencontré est passé chercher des vêtements pour un shooting le soir même. Je l'ai aidé à choisir les pièces et à les transporter, puis elle m'a demandé si j'aimerais assister au shooting. Ho oui! J'ai donc passé la soirée à jouer à la styliste et à leur expliquer comment se portent les vêtements de Zhang Da (pas toujours évident). J'ai beaucoup apprécié. Et j'ai aussi joué à la photographe (on clique dessus pour agrandir):Aujourd'hui, mercredi, j'ai fait mes valises. Une qui m'attendra à Shanghai jusqu'au 13 mai, le jour où je décolle vers Montréal (j'arriverai dimanche soir le 13 mai). Et mon sac-à-dos qui me suivra dans le désert pour trois semaines, puis à Pékin une semaine. Le voici mon fameux désert, dans la province de Xijiang:
Ce soir je m'en vais souper avec Zhang Da et Gugu, on va faire le point sur mon stage et parler de mon évaluation. Demain je vais avec Ludger à Suzhou jusqu'à vendredi (c'est à 45 minutes de bus de Shanghai, et la température est parfaite pour aller voir les fleurs là-bas), puis on devrait partir en fin de semaine vers Xijiang, en train. 51 heures de train; c'est long! Livres et musique. On va se promener de ville en ville vers le sud pendant trois semaines, puis on va se séparer; lui retourne au sud pour traverser la frontière vers l'Inde, moi je vais vers Pékin en train. Ça va être tout un changement d'univers, passer du cool Shanghai à la nature sauvage des régions éloignées où vivent les minorités. Vive les contrastes!

lundi, avril 09, 2007

Oui oui je suis là!

Les journées s’envolent… Je vais bientôt perdre Shanghai!

Ludger est arrivé sain et sauf après des dizaines d’heures de train. Depuis je joue au guide touristique, je lui fais découvrir tous mes coins et recoins préférés de la ville. Il y en a beaucoup! Et ça me fait réaliser que je commence à bien connaître la ville et les gens qui l’habitent. La ville n’est plus un labyrinthe pour moi, et je ne suis plus une inconnue. Je commence à en faire partie et ça m’attriste un peu de quitter.

Vendredi
Mes collègues ont invité Ludger à venir dîner avec nous, et Win Le s’est jointe à nous. Ça a été vraiment agréable, elles l’ont beaucoup apprécié (il les a fait rire une heure durant). Puis le soir, je lui ai fait voir un bar que j’aime bien tout près de chez-moi, le Logo. L’ambiance y est toujours très chaleureuse, c’est la fête. On jase et l’on rit avec plein de gens, chinois et étrangers confondus. Djs et mcs nous ont fait danser jusqu’à très tard.

Samedi
Direction la vieille ville. C’est assez dépaysant de passer du nightlife branché au vieux Shanghai, ça donne l’impression de changer de siècle. Je lui ai montré brièvement le Yu Garden, qui n’est pas très intéressant car trop touristique; bondé de groupes. Voici ce que j’y ai vu de plus intéressant :


Ensuite on s’est promené dans les petites rues loin des touristes où vivent les gens, où s’activent les vendeurs de fruits, où les vieillards boivent tranquillement leur thé en jouant aux cartes, où les femmes lavent la vaisselle dans la rue. Là où les gens vivent une famille complète dans une seule pièce. Et où les gens sourient.

Marche d’une quinzaine de minutes jusqu’au Bund, la rivière, les gros bateaux, les touristes par dizaines. Les vidéos projetées sur les gratte-ciels aux formes toutes plus surprenantes les unes des autres, les cerfs-volants, le bruit, le coucher du soleil. C’est comme un grand tour de montagnes russes Shanghai, lui qui arrive du calme Viêt-Nam, de la nature, il est étourdi. Shanghai ça saoule.

Tant qu’à être au Bund, j’en profite pour aller voir les nouvelles pièces de Zhang Da dans la boutique qui les vend. Je n’ai pas le temps de toutes les voir passer au studio, et je voulais avoir une vue d’ensemble de la collection jusqu’à présent. Une douzaine de pièces, tout est noir et bleu marin, très minimaliste et inspiré autant de la Chine traditionnelle que du sportswear.

Ensuite, je l’invite à se reposer… dans le taxi. Direction Xin Tian Di, un carrefour très animé et très beau de soir. Les petites lumières blanches qui pendent des arbres, le jazz live, ça coule. On s’y promène, on fouine dans les boutiques. Le marathon n’est pas fini. Un verre au bar-lounge Face, dans l’ex-concession française, pour voir la déco indienne, les bobos de Shanghai, l’ambiance feutrée. Puis on va souper à mon resto cantonnais préféré, tout près de chez-moi où l’on a tellement ri avec les employés – des jeunes qui y travaillent au moins six jours semaine. Et ensuite? Ensuite dodo, pas de sortie pour ce soir, il en a eu assez je crois.

Dimanche
Journée art. En métro jusqu’aux galeries dans l’ancienne usine, on flâne. Les gens qui tiennent les galeries se rappellent de moi, on discute avec ceux qui parlent anglais. On passe au moins une heure dans la librairie d’art qui s’y trouve. Il fait encore soleil et très doux, l’ambiance est relax. Je m’arrête jouer avec une petite fille d’environ quatre ans dans une rue; on ramasse des roches pour les mettre dans un bol (on fait une salade). J’y reste une vingtaine de minutes, c’était vraiment un beau moment. Elle était très méfiante au début, mais tranquillement la confiance s’est installée - elle aimait mes choix de roches. Puis on a mangé du tofu frit et un genre de pain aux herbes dans la rue.


Métro puis taxi jusqu’au Bridge, un endroit similaire mais plus petit, où une nouvelle librairie spécialisée en design vient d’ouvrir. Café en bouquinant, et un livre de plus à poster. Il est presque six heures.

Je lui réserve une surprise; de l’autre côté de la rue, entre deux galeries d’art, une grosse porte en métal. On y entre, il fait noir, et le drum ‘n bass fait vibrer tout l’immeuble. Bienvenue à Pause, un après-midi de drum ‘n bass organisé par les djs locaux. Oui, même en plein après-midi à Shanghai, c’est le party. J’y rencontre plusieurs personnes que je connais, des gens avec qui je suis déjà sortie, une propriétaire de galerie qu’on a vu quelques heures plus tôt, une serveuse d’un restaurant que je rencontre à chaque fin de semaine… On danse jusqu’à neuf heures, on se croirait en pleine nuit.


Puis dodo. Je lui ai demandé ce qu’il voulait faire aujourd’hui, lundi : «Rien, lire dans un parc, et me remettre de tout ce que tu m’as fait voir en fin de semaine.» Hi hi. Shanghai ça fatigue, mais très vite on en devient accroc.

Stage
J’ai travaillé surtout pour Gugu la semaine passée sur son pantalon, qui est terminé. Les imprimés aussi sont terminés. Vendredi j’ai passé la journée à dessiner pour Zhang Da, puis je lui ai présenté mes esquisses vers six heures. J’ai un patron de t-shirt à faire aujourd’hui pour lui, et du moulage pour une jupe. Seulement deux jours devant moi pour tout terminer, j’ai eu un peu de difficulté à dormir hier.

mardi, avril 03, 2007

Mardi le 3 avril


Journée de patron. Un pantalon, braguette, poches passepoilées, le gros kit. Et j'ai découvert le fondement des fourches. Je devais rêver pendant le Cours de Fourches au cégep. Une autre grande vérité vitale de maîtrisée. Watch-out-les-beaux-fonds-de-culottes.


On a eu la visite de deux acheteuses de Pékin aujourd'hui (qui sont arrivées avec des cafés pour nous, bon matin). Elles ont passées quelques heures à essayer, regarder, tâter. Puis, quand je suis revenue de dîner avec mes chères collègues, la plus volubile des deux en venue me voir. Elle m'a félicité pour le design des sacs, elle m'a dit qu'elle les aimait beaucoup et qu'elle les prenait dans sa boutique. J'étais rouge je crois, et très surprise que Zhang Da leur ait dit que j'y avais participé (en Chine, la hiérarchie est disons… plus que présente). Et elle m'a donné son numéro de cellulaire et son courriel, et m'a dit «quand tu passeras à Pékin le mois prochain, tu m'appelles, on ira manger ensemble». Génial. C'est une artiste qui a un très gros studio dans ce qui est appelé le 768 (ou 798, ou 769, ou quelque chose qui ressemble), une ancienne usine transformée en studios d'artistes. Il y a la même chose à Shanghai. Elle a étudié en sculpture mais fait surtout de la céramique. Zhang Da m'a montré des photos de son travail et ça semble intéressant. Et elle ouvre une boutique dans une partie de son studio. Elle parle français car elle a passé quelques années à Bruxelles.

Et on s'est fait un festin d'ananas cet après-midi, délicieux. Ça goûtait le soleil. Les voici les deux coquines qui m'invitent à dîner depuis deux semaines :


Une fois le patron fini (oui, oui, il est fini), je suis sortie pour acheter le tissu à l'endroit que j'avais tant cherché samedi et qui était finalement fermé, dans la vieille ville, c'est pas la porte à côté. Eh ben, c'était encore fermé. Pour toujours peut-être.

Mais j'en ai profité pour m'acheter un bon repas, parce que, dans la vieille ville, la bouffe est différente de celle dans mon quartier. Une portion quatre fois trop grosse pour moi de nouilles sautées et un paquet trop gros de dumplings que je n'ai jamais goûtés encore. Je me suis dirigé avec ce repas vers un beau grand parc tout près, avec l'espoir d'y arriver à temps pour profiter des derniers rayons de soleil de la journée.

Mais je me fais accoster par une toute petite fille, six ou sept ans, le visage un peu barbouillé, qui pointe mon repas avec des yeux tout écarquillés. Elle était accompagnée de trois vieilles dames, dont une qui avait un petit gobelet pour mendier. La petite fille s'est précipitée pour l'ouvrir et le manger, en disant merci et en souriant. J'entendais presque son ventre grogner de faim. Et moi j'avais plus faim. Mais j'étais bien contente que les portions soient si grosses finalement.

Il n'y a à peu près pas de mendiants à Shanghai, pas du tout si on compare avec Montréal. Pourtant les gens sont plus pauvres, mais ils sont trop fiers pour le montrer. Ça n'est pas dans leur culture. Je crois que quand les gens mendient ici, c'est que c'est une question de survie. Les handicaps, le manque d'emploi, l'absence de sécurité sociale… Il y a des enfants qui meurent devant les hôpitaux dans les bras de leurs parents parce qu'ils n'ont pas l'argent qu'il faut pour les faire soigner.

C'était la minute triste.

Ce soir, blitz de ménage, car Ludger arrive demain! C'était pas très sale, mais je veux que ce soit top clean, c'est pas tous les jours que j'ai de la visite. Je lui ai même mis une nouvelle éponge pour la vaisselle. Oui, c'est lui qui va faire la vaisselle, ainsi que la bouffe. Il est supposé me faire des repas Hollandais. Et si c'est pas bon, je l'envoie à l'auberge de jeunesse. Quand même, il n'y a rien de gratuit dans la vie!

Je vais donc jouer à la guide touristique pour la prochaine semaine, lui faire découvrir mes coins préférés de Shanghai. Mais il est averti; je finis souvent tard de travailler, et je dois dessiner plusieurs heures le soir et la fin de semaine. Je vais lui organiser des sorties.

Et je n'ai plus d'Internet. Mon contrat était censé se terminer autour du 13, mais mon authentification est refusée. Je suis connectée sur le réseau sans-fil d'un voisin, mais si les messages sont moins fréquents dans les prochains, jours, c'en est la raison.

lundi, avril 02, 2007

Lundi le 2 avril

Journée grise et sale. L'air plein de poussière, ça pique les yeux et la gorge. Beurk. Oxygène souillé. Et il fait frisquet en plus. Mais on chante quand même.

Culinarités
Ma journée a commencée avec une gorgée de jus d'orange pas bon. Non, c'est pas bon du jus d'orange passé date, hein? Ça réveille. Puis, ce midi, on m'a servi le mauvais plat et c'était pas mangeable. Il y avait une épice forte pas bonne. Et comme j'étais pressée, j'ai rien pris d'autre. Je me suis dit «ça y'est, c'est une mauvaise journée alimentaire».

Faux; la journée n'était pas finie. Au milieu de l'après-midi, on vient me chercher dans le bureau; collation collective! Crème glacée pour tout le monde, et dumplings juste pour moi! Je ne pouvais pas aller dîner avec elles ce midi, donc elles m'ont ramené des dumplings parce qu'elles savent que je les adore. Wow. C'est pas fini. Vers sept heures, le mari de la patronniste arrive avec... une patate sucrée (bien chaude, très cuite, miam). Pour moi! Puis la maman de Zhang Da qui sort les biscuits et insiste pour que j'en reprenne deux fois. Je suis trop gâtée, elles me nourrissent. Y'avait comme une atmosphère de tempête de neige dans le studio. Peut-être parce que Zhang Da avait une chemise fleurie, ce qui était assez surprenant. Qui sait.

La régie chinoise du logement
Ce midi ce fût l'annonce de mon départ au proprio. Et la négociation du loyer du mois d'avril, puisque je quitte avant la moitié du mois. Après une heure à attendre ce proprio, merci Zhang Da, j'ai payé un demi mois (c'est un cher loyer que j'ai...). Je dois donc quitter d'ici le 15 avril, ce qui est parfait. Des démarches simples, oui merci.

Stage
Suite des projets de Gugu. Je crois que les imprimés sont terminés. L'aplat technique du pantalon aussi, le patron est en cours. Ça avance!

Soirée je-me-moi
Couture time. Quand c'est pour moi, je ne suis pas stressée; je ne suis pas une cliente exigeante (la seule par ailleurs). Tout va bien dans ce temps-là: pas d'aiguille qui casse, pas de canette qui se vide en pleine surpiqûre, rien qui tire... Je me suis fait un pantalon d'été et avec les retailles (pas de gaspillage!) un sac qui peut aussi devenir un foulard, si on est dans le désert par exemple. Bref un carré de tissu. Le tout est très chinois, du tissu (tissé et teint à l'ancienne- ne pas laver avec du blanc) à la coupe. Le patron du pantalon vient de la collection d'été qui a commencé à entrer en boutique la semaine passée. Mais ses matières sont plus chics, plus nobles; pas comme moi. Moi j'ai des ancêtres trappeurs. Vive les matières des paysans et des ouvriers.

Première photo, jai essayé de les montrer portés. On voit rien, je sais, mais je la montre quand même juste parce que j'ai renversée la table avec tout son -gros- contenu en débarquant. Je ne parle pas de moi quand je dis gros contenu.

Ils sont chous mes petits souliers chinois hein? Bon tout ça ensemble ça fait peut-être un peu *costume de la Chine*, mais séparé c'est chouette. Et qu'ils sont confos ces pantalons. Parfait pour les heures de train à venir.

dimanche, avril 01, 2007

Dimanche le premier avril


Bon poisson d'avril.
Journée sous la pluie; pas question que l'eau m'empêche d'aller où que ce soit, je ne suis pas faite en chocolat. (Ça n'est pas tout à fait vrai... je suis faite en partie de chocolat, mais bon.) Ballade dans la ville, pas pressée par le temps. Ça permet de prendre plus de photos, de voir plus de choses.


Première destination: le showroom de la designer He Yan est ouvert pour une journée au public. Elle n'avait pas prévu la pluie, une partie des vêtements étaient accrochés dehors, avec un toit improvisé... Il n'y avait à peu près que moi comme cliente (une fausse cliente, une observatrice plutôt) pendant qu'ils essayaient d'empêcher l'eau de s'infiltrer. Faut toujours se méfier de dame nature.

Des vêtements d'une belle qualité avec des détails de coupe et des matières intéressantes. Voici des photos de son livre promotionnel (on clique dessus pour voir plus grand):


Une petite pause pour un café latte, question de se réchauffer les orteils et le coeur. Je les apprécie mes cafés ici...

Une petite pause zen dans un parc. Ça sent bon les plantes mouillées.


Deuxième destination: le MOCA (musée d'art contemporain), pour une exposition interactive d'artistes de Chine et d'ailleurs appelée Remote Control.

Des trucs originaux, amusants, parfois intelligents, parfois faciles. J'ai bien aimé la machine de lavage de cerveau; c'est un manège (comme les soucoupes-volantes des foires), on s'attache sur le fauteuil, ça tourne en projetant des images de «conformisme social», en fait ça ressemble à ce que les gens qui écoutent la télévision voient. Des gens parfaits souriants de leurs dents blanches, des politiciens qui serrent des mains, des gens qui se marient... Et quand on commence à avoir mal au coeur (ça tourne autant que les vrais manèges!) on appuie sur un gros bouton rouge où est inscrit «I Agree». Le manège s'arrête, la porte s'ouvre, et on nous annonce qu'on est maintenant une meilleure personne. Ça m'a fait rire et j'aime les manèges. (Voir photo en haut à droite du montage). Sinon j'ai apprécié le vidéo des jeunes chinois qui jouent à un jeu de société (que je ne connais pas). La diversité de l'exposition m'a plue, mais parfois je cherchais *l'interactvité* qui était supposée être le lien entre toutes ces oeuvres. Elle n'était pas toujours au rendez-vous.

J'ai des plaintes qu'il n'y a pas assez de photos de moi sur le blogue. Voici Anne-Marie au musée:

J'ai finie la journée en beauté avec une bouffe cantonaise. Slurp.

On veut savoir ce que je planifie pour mes trente journées de libertée en terre chinoise. He bien, d'abord, il y a mon ami Ludger qui arrive à Shanghai cette semaine. Je vais partager avec lui toutes mes découvertes à Shanghai. Une guide privée quoi. Après mon stage, on va aller une nuit à Suzhou, puis on prend le train vers le nord. Pas d'itinéraire précis encore, sauf que moi j'ai une obsession: le désert. Lequel? Je ne sais pas encore, il faut lire sur le sujet. Mais on voudrait louer des chevaux et un guide, et partir une dizaine de jours. (Ce que je ne pourrais pas vraiment faire toute seule). Là où il y a des minorités. Ensuite, je ne sais pas si on va se séparer, moi je veux aller passer quelques jours à Pékin (au moins 4-5) avant de revenir à Shanghai. Ça laisse beaucoup de place à l'imprévu, le trajet va se construire tranquillement. Vous serez tenus au courant.