mardi, avril 03, 2007

Mardi le 3 avril


Journée de patron. Un pantalon, braguette, poches passepoilées, le gros kit. Et j'ai découvert le fondement des fourches. Je devais rêver pendant le Cours de Fourches au cégep. Une autre grande vérité vitale de maîtrisée. Watch-out-les-beaux-fonds-de-culottes.


On a eu la visite de deux acheteuses de Pékin aujourd'hui (qui sont arrivées avec des cafés pour nous, bon matin). Elles ont passées quelques heures à essayer, regarder, tâter. Puis, quand je suis revenue de dîner avec mes chères collègues, la plus volubile des deux en venue me voir. Elle m'a félicité pour le design des sacs, elle m'a dit qu'elle les aimait beaucoup et qu'elle les prenait dans sa boutique. J'étais rouge je crois, et très surprise que Zhang Da leur ait dit que j'y avais participé (en Chine, la hiérarchie est disons… plus que présente). Et elle m'a donné son numéro de cellulaire et son courriel, et m'a dit «quand tu passeras à Pékin le mois prochain, tu m'appelles, on ira manger ensemble». Génial. C'est une artiste qui a un très gros studio dans ce qui est appelé le 768 (ou 798, ou 769, ou quelque chose qui ressemble), une ancienne usine transformée en studios d'artistes. Il y a la même chose à Shanghai. Elle a étudié en sculpture mais fait surtout de la céramique. Zhang Da m'a montré des photos de son travail et ça semble intéressant. Et elle ouvre une boutique dans une partie de son studio. Elle parle français car elle a passé quelques années à Bruxelles.

Et on s'est fait un festin d'ananas cet après-midi, délicieux. Ça goûtait le soleil. Les voici les deux coquines qui m'invitent à dîner depuis deux semaines :


Une fois le patron fini (oui, oui, il est fini), je suis sortie pour acheter le tissu à l'endroit que j'avais tant cherché samedi et qui était finalement fermé, dans la vieille ville, c'est pas la porte à côté. Eh ben, c'était encore fermé. Pour toujours peut-être.

Mais j'en ai profité pour m'acheter un bon repas, parce que, dans la vieille ville, la bouffe est différente de celle dans mon quartier. Une portion quatre fois trop grosse pour moi de nouilles sautées et un paquet trop gros de dumplings que je n'ai jamais goûtés encore. Je me suis dirigé avec ce repas vers un beau grand parc tout près, avec l'espoir d'y arriver à temps pour profiter des derniers rayons de soleil de la journée.

Mais je me fais accoster par une toute petite fille, six ou sept ans, le visage un peu barbouillé, qui pointe mon repas avec des yeux tout écarquillés. Elle était accompagnée de trois vieilles dames, dont une qui avait un petit gobelet pour mendier. La petite fille s'est précipitée pour l'ouvrir et le manger, en disant merci et en souriant. J'entendais presque son ventre grogner de faim. Et moi j'avais plus faim. Mais j'étais bien contente que les portions soient si grosses finalement.

Il n'y a à peu près pas de mendiants à Shanghai, pas du tout si on compare avec Montréal. Pourtant les gens sont plus pauvres, mais ils sont trop fiers pour le montrer. Ça n'est pas dans leur culture. Je crois que quand les gens mendient ici, c'est que c'est une question de survie. Les handicaps, le manque d'emploi, l'absence de sécurité sociale… Il y a des enfants qui meurent devant les hôpitaux dans les bras de leurs parents parce qu'ils n'ont pas l'argent qu'il faut pour les faire soigner.

C'était la minute triste.

Ce soir, blitz de ménage, car Ludger arrive demain! C'était pas très sale, mais je veux que ce soit top clean, c'est pas tous les jours que j'ai de la visite. Je lui ai même mis une nouvelle éponge pour la vaisselle. Oui, c'est lui qui va faire la vaisselle, ainsi que la bouffe. Il est supposé me faire des repas Hollandais. Et si c'est pas bon, je l'envoie à l'auberge de jeunesse. Quand même, il n'y a rien de gratuit dans la vie!

Je vais donc jouer à la guide touristique pour la prochaine semaine, lui faire découvrir mes coins préférés de Shanghai. Mais il est averti; je finis souvent tard de travailler, et je dois dessiner plusieurs heures le soir et la fin de semaine. Je vais lui organiser des sorties.

Et je n'ai plus d'Internet. Mon contrat était censé se terminer autour du 13, mais mon authentification est refusée. Je suis connectée sur le réseau sans-fil d'un voisin, mais si les messages sont moins fréquents dans les prochains, jours, c'en est la raison.

3 Commentaire:

Blogger ying gao a dit...

Ce contact avec l'acheteuse/artiste de 798 est vraiment super; profites-en quand tu seras à Pékin! Zhang da est vraiment sympa, cette manière de valoriser ton implication n'est effectivement pas chose courante en Chine, ou même ailleurs...Je suis vraiment contente du déroulement de ton stage.

6:28 p.m.  
Anonymous Anonyme a dit...

Ce n'est pas parce que je suis ta mère mais je suis vraiment contente et très fière de toi .Ton implication n'est pas passée inapperçue, c'est vraiment fantastique. Dis bonjour de ma part a LUDGER et j'ai hâte que tu me le présente, a bientôt

10:03 a.m.  
Anonymous Anonyme a dit...

J'ai oublié de te dire... ce que je suis le plus fière de toi c'est ta générosité c'est bien d'avoir partagé ton repas.. . XXX

10:07 a.m.  

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