Jeudi le 25 janvier
Un bon matin. D'abord, pas d'eau chaude. Pourtant j'ai un chauffe-eau au gaz dans mon logement et il fonctionne. Pourquoi alors? Parce que. Ça semble être souvent la bonne réponse ici. Pourquoi? Parce que. On sait pas trop.
Douche froide donc, glacée même. À sept heures du matin, ça réveille. Surtout laver les cheveux. La vie est dure. Vivement le séchoir pour profiter de sa chaleur.
Boum. Le séchoir explose, fumée comprise, ça sent mauvais. Bon matin. Désolée Catherine, la Chine a avalé ton séchoir. Je te donne le mien.
Le reste de la journée s'est mieux passé (ça peut pas durer comme ça toute la journée quand même, Murphey a ses limites). Journée de patron aujourd'hui; Zhang Da a besoin de patrons de base et sa patronniste a de la difficulté avec les vêtements de base ajustés, les vêtements «de l'ouest» quoi. Les techniques de coupe ici sont très différentes. Les vêtements ont toujours été coupés à plat, sans pince ni ajustement. Le but des vêtements étaient de couvrir le corps, et non pas de montrer ses formes, alors les chinois n'ont pas développer les techniques de pinces.
Je m'attendais donc à travailler avec les patrons qui étaient déjà faits, avec des bases à améliorer. Non. Avec un vêtement déjà existant alors? Non, du papier, un crayon et quelques mensurations chinoises griffonées sur un coin de feuille. That's it. D'accord, la patronniste en moi -y'en a-t-il une?- s'attèle et se met au travail. Je vois dans ma tête ma rangée d'immenses cartables de patron bien classés du cégep qui sont dans une bibliothèque... à Montréal. J'envoie en pensée une demande de support à tous les profs de patron que j'ai eus. On appelle ça un défi.
J'avertis quand même Zhang Da que je ne suis pas habituée de travailler comme ça, que ça va être plus long car je vais avoir plusieurs toiles à faire mais que je vais faire mon possible. Un pantalon cigarette et un veston cintré, c'est pas sorcier quand même. J'ai fait un premier patron du pantalon avec les mensurations qu'ils m'ont donné, et pour le reste je me suis fié à mon oeil de lynx (ça a l'air d'une belle courbe ça, ça devrait bien faire). Pour le veston je l'ai moulé sur le mannequin à partir d'un corsage sans ajustement que j'ai fait. Le moulage c'est plus mon truc. Donc lundi je couds les premières toiles et je les fais essayer. J'ai confiance.
J'ai aussi présenté à Zhang Da là où j'en suis avec les sacs. Les modèles #1 et #2 se précisent, avec deux variations pour chaque modèle. Il semble content de mon travail. Je compte avoir à peu près finalisé la série pour mercredi prochain.
À partir de la semaine prochaine je ferai du lundi au mercredi au studio de Zhang Da et les deux autres journées chez Gugu.
Il m'a parlé aujourd'hui de son travail de professeur. Il enseigne à une Université en banlieue de Shanghai, celle où il a étudié. Il donne deux cours; introduction au design de mode et introduction à l'industrie de la mode en Chine. Il n'est pas très satisfait de son travail; les classes sont devenues trop grosses (une cinquantaine d'étudiants) donc il n'y a pas assez d'échanges entre le prof et les élèves. En plus, il trouve que les étudiants, qui sont tous enfants uniques et assez choyés finacièrement, manquent de passion, de curiosité et sont peu vaillants. Il trouve que c'est une drôle de génération, très différente de la sienne ( ils ont 19-20 ans). Ils ne veulent pas prendre de notes, ils prennent des photos du tableau avec leurs téléphones mobile... s'ils ne dorment pas tout simplement sur leurs bureaux.
Voici quelques photos du studio: (vous n'avez qu'à cliquer sur les photos pour les voir plus grosses)
Et de ceux qui y travaillent:
(à gauche: la maman de Zhang Da qui tricote paisiblement, au centre: Zhang Da et Win Le qui discutent de son projet de fin de session, à droite: la patronniste et la couturière)
Il y a un dicton qui dit que les chinois mangent tout ce qui a quatre pattes sauf les chaises et les tables. Il y a aussi un dicton chinois qui dit que les cantonnais mangent tout ce qui est tout nu. C'est pourquoi tous les animaux domestiques ici sont habillés de petits tricots et bottes (ça évite la confusion à l'heure du lunch). Voici une photo de la catégorie *gastronomie chinoise*:
Douche froide donc, glacée même. À sept heures du matin, ça réveille. Surtout laver les cheveux. La vie est dure. Vivement le séchoir pour profiter de sa chaleur.
Boum. Le séchoir explose, fumée comprise, ça sent mauvais. Bon matin. Désolée Catherine, la Chine a avalé ton séchoir. Je te donne le mien.
Le reste de la journée s'est mieux passé (ça peut pas durer comme ça toute la journée quand même, Murphey a ses limites). Journée de patron aujourd'hui; Zhang Da a besoin de patrons de base et sa patronniste a de la difficulté avec les vêtements de base ajustés, les vêtements «de l'ouest» quoi. Les techniques de coupe ici sont très différentes. Les vêtements ont toujours été coupés à plat, sans pince ni ajustement. Le but des vêtements étaient de couvrir le corps, et non pas de montrer ses formes, alors les chinois n'ont pas développer les techniques de pinces.
Je m'attendais donc à travailler avec les patrons qui étaient déjà faits, avec des bases à améliorer. Non. Avec un vêtement déjà existant alors? Non, du papier, un crayon et quelques mensurations chinoises griffonées sur un coin de feuille. That's it. D'accord, la patronniste en moi -y'en a-t-il une?- s'attèle et se met au travail. Je vois dans ma tête ma rangée d'immenses cartables de patron bien classés du cégep qui sont dans une bibliothèque... à Montréal. J'envoie en pensée une demande de support à tous les profs de patron que j'ai eus. On appelle ça un défi.
J'avertis quand même Zhang Da que je ne suis pas habituée de travailler comme ça, que ça va être plus long car je vais avoir plusieurs toiles à faire mais que je vais faire mon possible. Un pantalon cigarette et un veston cintré, c'est pas sorcier quand même. J'ai fait un premier patron du pantalon avec les mensurations qu'ils m'ont donné, et pour le reste je me suis fié à mon oeil de lynx (ça a l'air d'une belle courbe ça, ça devrait bien faire). Pour le veston je l'ai moulé sur le mannequin à partir d'un corsage sans ajustement que j'ai fait. Le moulage c'est plus mon truc. Donc lundi je couds les premières toiles et je les fais essayer. J'ai confiance.
J'ai aussi présenté à Zhang Da là où j'en suis avec les sacs. Les modèles #1 et #2 se précisent, avec deux variations pour chaque modèle. Il semble content de mon travail. Je compte avoir à peu près finalisé la série pour mercredi prochain.
À partir de la semaine prochaine je ferai du lundi au mercredi au studio de Zhang Da et les deux autres journées chez Gugu.
Il m'a parlé aujourd'hui de son travail de professeur. Il enseigne à une Université en banlieue de Shanghai, celle où il a étudié. Il donne deux cours; introduction au design de mode et introduction à l'industrie de la mode en Chine. Il n'est pas très satisfait de son travail; les classes sont devenues trop grosses (une cinquantaine d'étudiants) donc il n'y a pas assez d'échanges entre le prof et les élèves. En plus, il trouve que les étudiants, qui sont tous enfants uniques et assez choyés finacièrement, manquent de passion, de curiosité et sont peu vaillants. Il trouve que c'est une drôle de génération, très différente de la sienne ( ils ont 19-20 ans). Ils ne veulent pas prendre de notes, ils prennent des photos du tableau avec leurs téléphones mobile... s'ils ne dorment pas tout simplement sur leurs bureaux.
Voici quelques photos du studio: (vous n'avez qu'à cliquer sur les photos pour les voir plus grosses)
Et de ceux qui y travaillent:
(à gauche: la maman de Zhang Da qui tricote paisiblement, au centre: Zhang Da et Win Le qui discutent de son projet de fin de session, à droite: la patronniste et la couturière)
Il y a un dicton qui dit que les chinois mangent tout ce qui a quatre pattes sauf les chaises et les tables. Il y a aussi un dicton chinois qui dit que les cantonnais mangent tout ce qui est tout nu. C'est pourquoi tous les animaux domestiques ici sont habillés de petits tricots et bottes (ça évite la confusion à l'heure du lunch). Voici une photo de la catégorie *gastronomie chinoise*:
3 Commentaire:
Il a fait le ménage depuis mon passage à son studio l'été dernier alors! (chuuut...)
Est-ce que tu veux qu'on t'envoie les notes de patron plus 2 ou 3 gabarits par Fedex? J'avoue que c'est assez cocasse comme situation.
Et bon courage avec tout le reste, l'eau glacée, le séchoir explosé, les chiens en tricots et la soupe au Pénis...
Hihihi
Merci
tout un défi!!!! Des patrons de base sans base...c'est les exams de cegep de première année, dit toi que ton subconscient devrait s'en rappeler hihih. Je prie avec toi pour que l'eau chaude revient vite!!
Courage Julie xXx
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