mercredi, janvier 31, 2007

China you rock II

Suite à vos vives réaction et questions concernant le rock chinois, je vous ai trouvé ce vidéo sur YouTube. À vous de juger.

Mercredi le 31 janvier

Avant-midi à préparer les échantillons et les dessins finaux de la ligne de sacs pour que la patronniste puisse commencer les patrons. Et ensuite, après une discussion avec Zhang Da, je retourne au marché... toute seule. Et c'est pas la porte à côté hein, 35 minutes d'autobus pour le marché des garnitures puis un autre 15 minutes pour le marché des tissus, sans parler de la marche. Je me suis perdue deux fois. Bon pas une «vraie» perte, mais assez pour perdre pas mal de temps. J'ai fait une fois et demi le trajet complet d'un autobus parce que j'avais oublié de débarquer à l'arrêt, et la gentille chauffeuse m'a gardée avec elle jusqu'à ce que l'on repasse devant. Et ensuite j'ai débarqué au mauvais arrêt (j'avais peur de passer tout droit encore). Mais pas de panique, je me suis retrouvée. Mais c'est pas évident ici, les rues font des courbes; tu crois que tu vas vers l'ouest, mais non, t'es rendu à l'envers.

C'est aussi difficile d'acheter quand tu parles pas la langue. La première chose que j'ai faite ç'a été de m'acheter une calculatrice; pas pour calculer, mais pour écrire les chiffres, les quantités et négocier. Parce que tout se négocie ici, il ne faut jamais accepter le premier prix. Je m'en suis bien sortie je crois.

Voici un coin de rue tout près du marché des tissus:

Il doit avoir froid lui, non? Moi j'irais plus au sud si j'étais lui... Il y en a beaucoup ici des palmiers, c'est surprenant.

Quand je vous disais que les chiens sont habillés, voici un exemple: (remarquez la rallonge rousse...)

Et ce soir je suis allée voir une projection de M for murder de Hitchcock au petit (l'endroit dont j'ai parlé dimanche). Mon premier verre de vin en terre chinoise, entourés principalement d'étrangers. On l'a écouté en anglais sous-titré en chinois, puisqu'on était une majorité «d'ailleurs» (6 contre 3).

Vue du studio de soir:

mardi, janvier 30, 2007

Mardi le 30 janvier

Une journée avec Win Le, l'assistante de Zhang Da et Gugu. Je dois acheter ce que je veux pour faire mes échantillons finaux de sacs. Oui, ce que je veux; sans consultation avec Zhang Da. C'est presque déstabilisant tellement il me laisse de liberté. C'est pas moi qui va me plaindre.

D'abord elle m'emmène au marché des garnitures dans la vieille ville. Attache ta tuque, c'est environ vingt rues St-Hubert plus un centre d'achats empli de kiosques de garnitures... Des montagnes de boutons, de rubans, de tout ce que tu veux. C'est gros.


Ensuite, un autre autobus jusqu'au marché des tissus. Sur trois étages, tu peux presque t'y perdre. Difficile de ne pas trouver ce que l'on cherche. Et Zhang Da qui me disait: «C'est pas facile ici, on a pas beaucoup de choix quand on achète des petites quantités...» Il pleurerait à Montréal.

On trouve tout ce que l'on cherchait (évidemment) et on va ensuite dîner au Yu Garden. C'est un coin de la vieille ville où l'architecture à l'ancienne à été conservée. Et à l'intérieur, entre les immeubles, il y a des jardins, des lacs artificiels, des poissons. C'est joli, mais rempli de Dairy Queen, PFK, McDo et compagnie. Sans parler des boutiques de cossins touristiques, genre toutous de pandas et porte-clés Hello Kitty (qui est une chatte japonaise, mais qui s'y retrouve quand même-ça vend bien).
Retour au studio, plus qu'une heure pour travailler. Ensuite Win Le m'invite à aller souper avec elle à l'Université. C'est presque un village tellement c'est grand. La majorité des étudiants y habitent en résidence, donc on y trouve de tout, du cordonnier au coiffeur. Et je suis invitée dans la famille de Win Le en région pour fêter le nouvel an chinois avec eux! C'est à suivre...

China you rock

Grosse semaine en perspective au studio; une acheteuse vient voir les sacs dimanche... Les échantillons devront donc être prêts, et je travaille au studio jusqu'à mercredi. Aïe. Au boulot.

Zhang Da m'a aussi donné un nouveau projet à commencer, inspiré de ceci:
Ensuite Gugu m'invite à aller voir un concert avec elle et des amis. Et pas n'importe quel concert; la rockstar de la Chine, Cuijian. Icône de la génération des 40 ans, il a longtemps été censuré par le gouvernement à cause de ses propos «dérangeants». Les chinois se défoulent et s'amusent avec lui.

Je rejoinds Gugu chez elle, qui m'attends avec... des crêpes au chocolat! La joie. Ensuite on va rejoindre ses amis. Surprise, ces amis ne sont pas n'importe qui. Entre autres, Wang Yi Yang, le designer derrière Zugzug et Cha Gang dont je vous ai parlé et sa copine, qui est l'une des artistes d'art contemporain la plus reconnue ici. Elle est dans le Vogue China ce mois-ci. Gulp. Et le spectacle maintenant. D'accord, on est loin d'Arcade Fire (la musique ressemble à du Kashtin mélangé à du blues... et à un peu de tout aussi) mais c'était intéressant de voir les gens si heureux de le voir.

dimanche, janvier 28, 2007

Dimanche le 28 janvier

Plein de choses à raconter.
D'abord, après les courses à vélo (trouver un nouveau séchoir, trouver un nouveau fusible qui a explosé en même temps que le séchoir dans ma power bar- une explosion ne vient jamais seule-, etc.), je suis allée me faire masser les pieds. Non non, pas pour me gâter et me faire dorloter. Par curiosité anthropologique: découvrir les traditions locales, pour les partager généreusement avec vous. Je vous le dis.

Une heure de massage. J'ai découvert que je n'ai pas des noeuds que dans le haut du dos, mais aussi à côté de la grosse orteil, autour du tibia, près du talon... Ça valait le 16$.

Ensuite Gugu m'a fait découvrir un café-salon de thé tenu par une japonaise en exil, le petit-xiaoxiao. Ancienne designer pour la grande chaîne Muji (un genre de Ikea japonais en mieux), elle est venue à Shanghai étudier le mandarin pour trois mois. Et deux ans plus tard elle y est toujours. Elle n'a pas de permis pour avoir cette entreprise, alors il n'y a pas d'affiche à l'extérieur, sa clientèle se construit par bouche-à-oreille. Un secret quoi, on aime ça. Elle nous sert du thé dans une ambiance des plus calmes et agréables. Elle donne aussi des petits cours de boulangerie; aujourd'hui c'était la baguette. Mignon comme tout. Il y a aussi des projections de films le soir, je vous en donne des nouvelles.


Ensuite on cherche de la farine au marché pour faire des crêpes, mais c'est rarissime ici; on n'en trouve pas. Gugu reçoit un appel de Zhang Da. Il veut qu'on aille le rejoindre, je ne comprends pas trop où, mais on embarque sur nos vélos et on pédale. Surprise. Tapis rouge, tout le glam de Shanghai, happening. Je reçois une fleur à mettre à ma boutonnière (je n'en ai pas...) en guise de billet d'entrée. On est les seuls en espadrilles. C'est l'ouverture d'un nouveau building financé entre autre par une entreprise italienne. Galerie design au deuxième étage à visiter, discours de politiciens, musique de mauvais goût et trop forte en plus. L'ambiance de chez xiaoxiao me manque. 25 minutes plus tard on se sauve. Ouf.
Direction restaurant, on est accompagnés d'un de leur ami graphiste et d'un des investisseurs dans le projet du building (!). Miam, grosse bouffe de cuisine traditionnelle de Shanghai. Ensuite on se dirige vers le centre-ville, l'ami graphiste ne vient pas du coin et veut magasiner un peu. Ils me font découvrir des endroits intéressants sur Changle Road, ou fouine. Les magasins ferment tard ici.

Je suis fatiguée.

samedi, janvier 27, 2007

Samedi le 27 janvier

L'eau chaude est revenue! Une douche chaude, ça réchauffe le coeur. Heu le corps.

Journée pas palpitante du tout; enfermée dans un café Internet, les écouteurs sur les oreilles, six heures de vidéos du Dr. Singer. En fait le cours est très intéressant, mais je retravaillerais le look du Dr. Singer, tant qu'à le regarder pendant toutes ces heures d'affilées. En anglais en plus, je me sens un peu assommée.

Demain est un autre jour.

J'ai trouvé un magazine très intéressant; Urban China. Plusieurs belles images sur des sujets intéressants, et une partie des textes traduits en anglais. En plus ils ne sont que 20 RMB (même pas 3,50!). Pas de site Internet malheureusement.



Ying, avais-tu un cadran comme lui quand tu étais petite?

vendredi, janvier 26, 2007

Ligne de sacs

Voici quelques images qui ont inspirées les sacs que je fais avec Zhang Da. Désolée pour la qualité des photos. Pour ce qui est des esquisses Julie... plus tard peut-être! Pour l'instant c'est tout à plat et ça ne dit rien si tu ne vois pas les prototypes. Et je ne sais pas trop s'il est réticent à ce que je montre ses produits sur Internet. Il faudrait que je lui demande non? À suivre.

Anachronismes

Ça c'est Shanghai. Voir ça en vrai, ça fait quelque chose... On dirait un montage non? En vrai aussi. On dirait que ce n'est pas Shanghai en entier qui a avancé dans le temps. C'est plutôt le futur qui a poussé à travers le passé.

Shanghai c'est le riche à côté du pauvre, le neuf avec le vieux, le passé en face du futur, trop de contrôle en même temps que le manque de lois, la quiétude puis l'agitation. Tout cela passé au shaker et servi sur un plateau d'argent bosselé serti de néons fluos.

Vendredi le 26 janvier

Quelle belle journée! C'est comme si j'avais une guide privée, et en plus c'est une dépisteuse de tendances professionnelle...

Je suis partie avec Gugu ce matin dans la vieille ville. On a fouiné les petites boutiques cachées dans les recoins, exploré les ruelles, viré le marché à l'envers. Des vieux objets, des antiquités, des souvenirs. Le tout expliqué, raconté. C'était un périple dans la vie et l'histoire des chinois, loin des lieux touristiques.

Et le but était de trouver des trucs inspirants, de prendre des photos, d'acheter des échantillons, d'avoir des idées...

Voici des images! Je vous bombarde (et j'ai eu de la difficulté à choisir lesquelles vous montrer...). Ça vaut la peine de cliquer dessus et de les regarder en plus grand, il y a beaucoup de détails intéressants.


Voici Gugu chez elle:


Et on a fait installer un joli panier en avant de mon vélo. Pour mettre mes paquets...

jeudi, janvier 25, 2007

Mais que fait Zhang Da?

Voici quelques photos, parce que les images c'est mieux.




Jeudi le 25 janvier

Un bon matin. D'abord, pas d'eau chaude. Pourtant j'ai un chauffe-eau au gaz dans mon logement et il fonctionne. Pourquoi alors? Parce que. Ça semble être souvent la bonne réponse ici. Pourquoi? Parce que. On sait pas trop.

Douche froide donc, glacée même. À sept heures du matin, ça réveille. Surtout laver les cheveux. La vie est dure. Vivement le séchoir pour profiter de sa chaleur.

Boum. Le séchoir explose, fumée comprise, ça sent mauvais. Bon matin. Désolée Catherine, la Chine a avalé ton séchoir. Je te donne le mien.

Le reste de la journée s'est mieux passé (ça peut pas durer comme ça toute la journée quand même, Murphey a ses limites). Journée de patron aujourd'hui; Zhang Da a besoin de patrons de base et sa patronniste a de la difficulté avec les vêtements de base ajustés, les vêtements «de l'ouest» quoi. Les techniques de coupe ici sont très différentes. Les vêtements ont toujours été coupés à plat, sans pince ni ajustement. Le but des vêtements étaient de couvrir le corps, et non pas de montrer ses formes, alors les chinois n'ont pas développer les techniques de pinces.

Je m'attendais donc à travailler avec les patrons qui étaient déjà faits, avec des bases à améliorer. Non. Avec un vêtement déjà existant alors? Non, du papier, un crayon et quelques mensurations chinoises griffonées sur un coin de feuille. That's it. D'accord, la patronniste en moi -y'en a-t-il une?- s'attèle et se met au travail. Je vois dans ma tête ma rangée d'immenses cartables de patron bien classés du cégep qui sont dans une bibliothèque... à Montréal. J'envoie en pensée une demande de support à tous les profs de patron que j'ai eus. On appelle ça un défi.

J'avertis quand même Zhang Da que je ne suis pas habituée de travailler comme ça, que ça va être plus long car je vais avoir plusieurs toiles à faire mais que je vais faire mon possible. Un pantalon cigarette et un veston cintré, c'est pas sorcier quand même. J'ai fait un premier patron du pantalon avec les mensurations qu'ils m'ont donné, et pour le reste je me suis fié à mon oeil de lynx (ça a l'air d'une belle courbe ça, ça devrait bien faire). Pour le veston je l'ai moulé sur le mannequin à partir d'un corsage sans ajustement que j'ai fait. Le moulage c'est plus mon truc. Donc lundi je couds les premières toiles et je les fais essayer. J'ai confiance.

J'ai aussi présenté à Zhang Da là où j'en suis avec les sacs. Les modèles #1 et #2 se précisent, avec deux variations pour chaque modèle. Il semble content de mon travail. Je compte avoir à peu près finalisé la série pour mercredi prochain.

À partir de la semaine prochaine je ferai du lundi au mercredi au studio de Zhang Da et les deux autres journées chez Gugu.

Il m'a parlé aujourd'hui de son travail de professeur. Il enseigne à une Université en banlieue de Shanghai, celle où il a étudié. Il donne deux cours; introduction au design de mode et introduction à l'industrie de la mode en Chine. Il n'est pas très satisfait de son travail; les classes sont devenues trop grosses (une cinquantaine d'étudiants) donc il n'y a pas assez d'échanges entre le prof et les élèves. En plus, il trouve que les étudiants, qui sont tous enfants uniques et assez choyés finacièrement, manquent de passion, de curiosité et sont peu vaillants. Il trouve que c'est une drôle de génération, très différente de la sienne ( ils ont 19-20 ans). Ils ne veulent pas prendre de notes, ils prennent des photos du tableau avec leurs téléphones mobile... s'ils ne dorment pas tout simplement sur leurs bureaux.

Voici quelques photos du studio: (vous n'avez qu'à cliquer sur les photos pour les voir plus grosses)



Et de ceux qui y travaillent:
(à gauche: la maman de Zhang Da qui tricote paisiblement, au centre: Zhang Da et Win Le qui discutent de son projet de fin de session, à droite: la patronniste et la couturière)



Il y a un dicton qui dit que les chinois mangent tout ce qui a quatre pattes sauf les chaises et les tables. Il y a aussi un dicton chinois qui dit que les cantonnais mangent tout ce qui est tout nu. C'est pourquoi tous les animaux domestiques ici sont habillés de petits tricots et bottes (ça évite la confusion à l'heure du lunch). Voici une photo de la catégorie *gastronomie chinoise*:

mercredi, janvier 24, 2007

Mercredi le 24 janvier

Les jours passent vite il me semble. Bon d'abord, je ne sais pas si je me répète, mais il fait froid ici. Pas seulement dehors, il fait froid, tout le temps, partout. La seule façon de ne pas avoir froid c'est de faire du cardio. C'est bon le thé, mais aussi ça récahuffe les mains; c'est pour ça que c'est si populaire ici. Donc je travaille avec mes gants (ils ont les doigts coupés quand même, c'est plus facile pour dessiner), je m'enroule des chandails autour du cou, j'ai des leggings sous mes jeans... Dans ma chambre je suis bien, mais attention à la facture d'électricité qui s'en vient! Au Québec on est fiers de vivre sous zéro pendant six mois, mais on a des foyers dans les maisons, et quand on sort c'est pour pelleter, ça réchauffe. Ici, dedans c'est comme dehors et y'a pas de belle neige.

Bon, consolation météorologique de la journée: je vous ai menti. J'ai vu un bout de ciel bleu aujourd'hui! Et il y a avait des espaces ombragés, ce qui prouve que c'était une journée ensoleillée. Quand on regardait au dessus de sa tête, il y avait du bleu. Qui dégradait assez rapidement vers le blanc, mais bleu quand même. C'est triste la pollution, et ça serait triste que toute la planète devienne comme ça. C'était la phrase sensible de la journée.

Stage! Parfois, les designs les plus simples sont les plus difficiles à trouver. Simple, bien pensé, intelligent, flexible, multi-fonctionnel, minimaliste. C'est ça qu'il veut que ça donne, rien de moins. Et c'est ça que ça va donner. Je crois que le modèle #1 (je leur ai donné des noms inusités: #1, #2, #3 et #4) approche de l'aboutissement. #2 et #3 sont bien partis, tandis que #4 est embryonnaire. La chose qui m'embête un peu c'est que je n'ai pas vu le tissu qui sera utilisé pour confectionner ces merveilleux sacs...

Le second projet sur lequel je vais travailler et pour lequel je dois garder l'oeil ouvert s'appelle FAKE. C'est un projet qui est déjà commencé; les pièces qui sont faites ont été exposées en Europe, elles sont en route vers ici à l'instant. En fait c'est une réflexion sur les choses fausses, parce qu'en Chine, le faux, ça pleut... Non seulement les produits sont faux, mais aussi les identités (les fausses cartes sont très faciles à obtenir), le statut (les gens essaient de se faire passer pour riches) et les ambiances ne sont pas toujours authentiques et franches... Beau projet. C'est une ligne d'accessoires plutôt farfelus que je dois développer mais aussi améliorer la qualité de ce qui est déjà fait. Donc d'ici là, j'observe à peu près tout en cherchant le faux.

Détails: je me suis cuisiné mon premier souper! Un canard laqué? Des oeufs de cent ans? Non, une salade! (Ça c'est de la cuisine à ma hauteur). J'ai fait toutes les petites épiceries du coin pour trouver quelquechose pour mettre dans ma salade, une vinaigrette, de l'huile, de la dijon, de la crème sûre... Rien. Mei you. Il n'y en a pas. Les légumes crus, je crois que c'est pas leur truc ici. Donc, en pleine période d'inspiration, j'ai mis du yogourt et du sirop d'érable (oui, je me suis emmené du sirop d'érable, cliché mais si bon!). C'est pas une si mauvaise idée non? Qu'en penses-tu Iannick? (si vous ne connaissez pas Iannick, allez manger au Pistou). Et on verra demain s'il y a une raison qui explique pourquoi ils font cuire leurs légumes; pour l'instant je n'ai pas de maux de ventre.

mardi, janvier 23, 2007

Mardi le 23 janvier

Une journée à travailler sur la ligne de sacs (ça avance bien!).
En gros, c'est une série de quatre modèles de sacs qui auront chacun différentes variations. Chaque modèle est inspiré d'une façon dont les chinois transportaient traditionnelement les choses. La première façon a été apportée par Zhang Da, et je dois trouver les trois autres. Il m'a fourni plusieurs livres sur l'histoire de la Chine entre autres.

Mon objectif est de conserver les qualités et les fonctions de ces méthodes tout en les actualisant aux besoins d'aujourd'hui. C'est plutôt agréable comme premier projet non?

J'ai fait un premier prototype hier, auquel on a choisi deux directions. J'ai développé là-dessus aujourd'hui; sketchs et tests. Demain je commence à développer les idées de base des trois autres modèles et je lui présente le tout jeudi. Il a une bibliothèque assez complète au studio et je suis allée au Musée de Shanghai la semaine passée, donc je suis assez remplie en idées. Il est très occupé, alors il me laisse travailler plusieurs heures d'affilées sans me demander où j'en suis rendue. De temps à autre il m'apporte une revue ou une tasse de thé. Ses commentaires lorsque je lui présente mes choses sont concis et très efficaces; il met le doigt sur un aspect précis, et me voilà avec du travail pour 8 heures.

Et il ne chiâle pas encore quand je le dérange pour lui poser mes mille et unes questions (comment, pourquoi, que penses-tu de...). Même qu'il élabore avec enthousiasme sur plusieurs sujets qui m'intéressent. Pour la politique, je mets des gants blancs et jusqu'à maintenant, il n'y a pas de pots cassés.

Et c'est bon pour notre anglais à tous les deux. On prend le temps de chercher les mots qu'il faut pour que nos propos soient justes. C'est contradictoire (comme à peu près tout ici) mais autant la ville change vite et son rythme est fou, autant les gens ne semblent pas pressés par le temps. Ça m'a fait remarquer à quel point on se parle vite et on se dépêche pour tout régler, nous, impatients nord-américains.

J'ai aussi découvert plein de petits endroits agréables pour acheter ma bouffe; boulangerie, fruiterie, légumerie (pourquoi fruiterie existe et pas légumerie?)... Et ceux qui tiennent ces endroits sont sympathiques et honnêtes (par exemple je tends deux billets de 10 yuen - car je n'ai aucne idée du prix- et on me remet 15 yuen, on aurait facilement pu me charger le double du prix, je ne comprends rien et ne connait pas grand chose à la valeur ici...) D'ailleurs les fruits et légumes sont très abordables ici, moins cher que tout le reste, contrairement à chez nous.

Et une soirée... de sorties (faut profiter après tout). Premier arrêt: FACE. J'ai soupé chez Hazara, le resto indien de ce petit complexe situé dans une série de vieux bâtiments très jolis. C'était délicieux. Un peu cher pour le coin (c'est un peu un attrape-touriste, mais le genre d'attrape à laquelle on aime se laisser prendre...). Musique très bien choisie, du techno ambient à saveur ethnique, déco à croquer, service et bouffe super. Ça valait le 40 dollars (taxes et pourboires inclus, c'est pas trop mal pour un endroit *chic* non?). Ensuite un drink au FACE bar: un mojito à la mangue. J'ai pas trouvé la mangue mais c'était quand même très bon. Ça rivalise avec le cher Guillaume Blais, le barman magique du Zaz! Musique trip hop et gros coussins colorés, ambiance réussie. Regardez le lien.



Ensuite on va se coucher? Non, pas encore. Une bière au Woodstock Bar, un endroit qui figure dans mon Routard. Ouais, ça disait amical. Ça ressemblait au Zaz mais en plus crad et en quatre fois plus petit. Il y a même eu une chanson des Back Street Boys... Bon, une bière c'est assez. Xièxie bonsoir.

Ensuite on va se coucher? Non non non! Le Blue Frog juste en face semble bien. Une dernière bière, juste pour voir l'endroit. C'est bien une tournée des bars, mais en solitaire... ça devient ennuyant. Un endroit où tout est éclairé en bleu et où les employés sont vraiment biens. À retenir, agréable et pas cher.



Je me suis déplacée en taxi ce soir. Toute seule en taxi pour la première fois. Bon, les chauffeurs ne parlent pas un mot d'anglais. Pour me rendre, j'avais préparé le nom de la rue en chinois (c'est la rue où Gugu habite donc je l'avais de noté en symboles chinois) et une carte où les rues étaient inscrites en alphabet latin. Il pleut, tout le monde veut un taxi. Je réussis à en attraper un; ho il n'aime pas les touristes lui... Il regarde ma carte me chiale un peu et me signe de descendre. He... touriste recherche chauffeur compréhensif, pourboire inclus... Deuxième essai: je montre mes cartes et essaie d'expliquer, avec le sourire... Ça marche, chauffeur très sympathique. Fiou, je me suis rendue! Je lui ai dit merci trois fois et lui ai donné du pourboire, ce qui n'est pas coutume ici (faut bien qu'ils apprennent à nous apprécier).

Détails: ici les feux de circulation ont une lumière jaune non seulement entre la verte et la rouge, mais aussi entre la rouge et la verte, pour avertir que le départ s'en vient. He bien, c'est pas ce qu'il y a de plus sécuritaire. Les chauffeurs de taxis (qui sont aussi rodéo que les nôtres) partent sur la jaune... Et personne ne s'attache ici, sauf moi... Aussi, les chauffeurs de taxi sont protégés par un mini-abri en plexi-glass, ce qui rend plus difficile les coups de poing. Et il y a des télévisions qui diffusent des publicités sur les appuie-tête, pour les gens assis en arrière. En fait il y a des pubs à peu près partout où il y a de l'espace pour en mettre ici.

lundi, janvier 22, 2007

Le manoir aux horreurs



Chaque fois que je passe devant cet immeuble, je ne me sens pas bien. Il a l'air méchant. Et en plus il y a une grosse pancarte devant «appartement à louer, bail disponible pour court terme», ce qui n'est pas coutume ici... C'est clair qu'il est hanté.

Lundi le 22 janvier

J'ai rêvé cette nuit que le ciel de Shanghai était bleu. Puis quand je me suis réveillée, le soleil n'était pas encore levé. J'allume ma lumière... pas de lumière. Bon lundi matin sans électricité! (et sans eau chaude donc)... Pourrais-je rêver encore un peu svp?

Le projet au travail avance bien! Mes idées et ma façon de travailler semblent corrects, pas de photocopiage en série en vue! Voici la vue du balcon du studio, 19e étage:




Cet après-midi, Gugu est venue nous rejoindre et on est allés à la boutique où les vêtements de Zhang Da sont vendus, dans un vieil immeuble près de la rivière. Un quartier luxueux et cher. Les autres vêtements vendus dans la boutique sont assez... inintéressants. Le genre de vêtements pour satisfaire les madames riches, froufrous et fourrure.

Dans d'autres immeubles autour, il y avait de jolies petites boutiques très mignonnes. Des souliers traditionnels faits sur place, des tissés à l'ancienne, de la céramique toute blanche et bleue.

Ensuite on est allés dans une galerie d'art contemporain où deux installations s'y trouvaient. Je vous trouve des photos et le nom de l'artiste et je vous revient avec ça!

Et pour finir la journée en beauté, ils sont venus chez moi voir mon manque d'électricité, et l'ont fait revenir. Magie.

dimanche, janvier 21, 2007

Dimanche le 21 janvier


Journée sérieuse aujourd'hui, on est loin des folles dépenses d'hier: devoirs et finalisation des esquisses et patrons pour Zhang Da. C'est mieux d'être bien, sinon je vais me retrouver à faire du thé pendant 3 mois...

Quand je suis allée dîner ce midi, j'ai montré à la serveuse ce que je voulais manger (Win Le me l'avait écrit sur un bout de papier quand j'étais allée au resto avec elle; c'est une soupe aux nouilles et au boeuf épicée, avec du genre de chou... chinois). Je suis allée dîner à ce même resto cette semaine, c'était le même serveuse et j'avais utilisé la même méthode de touriste. He bien aujourd'hui je n'ai pas eu le même plat! Bon quand même. Faudrait bien que j'apprenne à le demander, j'ai l'air arriérée avec mon bout de papier.

Les gens étendent leurs vêtements un peu partout pour les faire sécher dehors. Voici Downy, fraîcheur Shanghai (remarquez bien ce qui sèche à côté des sous-vêtements à gauche... he oui, des têtes de poissons):





Et depuis ce matin, ça fait au moins trois objets volants non identifiés qui passent devant ma fenêtre. Quand tu habites au 29e étage, aller les chercher dans le stationnement en-bas... j'imagine la maman chinoise fâchée! D'ailleurs il y a une serviette accrochée sur le bord de ma véranda depuis quelques jours... Il n'y a personne qui est venu cogner à ma porte pour la récupérer!

samedi, janvier 20, 2007

Shopping in Shanghai II

J'en fais des choses pendant que vous dormez!
J'ai tellement pédalé aujourd'hui que les cuisses me brûlent... Ça va être un séjour tonique!

J'ai pédalé assez loin pour aller voir une boutique qui m'intriguait beaucoup; Shirtflag. Un publicitaire a lancé une ligne de vêtements, de sacs et d'objets divers influencés par les publicités des années 60-70. Un clin d'oeil humoristique, intelligent et artistique au communisme. le site de Shirtflag



Ensuite comme il faisait noir, j'ai flâné un peu mais pas osé aller plus loin; se perdre dans le noir c'est ordinaire.

Je suis allée chez Boonna2 boire une TsingTao. Après tout ce vélo et une semaine sans une goutte d'alcool, disons que une, c'était assez. J'ai équilibré ça avec un thé avant de repartir... C'est un peu long boire une bière toute seule. J'ai failli aborder des inconnus pour pouvoir parler un peu, mais je me suis ravisée. Je ne suis pas encore assez en manque de compagnie pour me dégêner.

Boonna c'est une place de touristes; plus de la moitié des clients n'étaient pas chinois. Et ils servent de la bouffe et des boissons pareils comme à la maison (ce qui explique la présence d'exilés). Ambiance bien agréable, chaleureuse, pas trop cher. Mais ça manquait un peu d'amis. Qui vient avec moi la prochaine fois?



Je suis rentrée à 21:30, c'est le plus tard que j'ai pu. Je baîllais aux corneilles (peu-être pour ça que je me suis pas fait d'amis)!

Joli objet


Zhang Da m'a offert ce livre fait à la main qui servait -et sert encore- à faire des estampes.

Shopping in Shanghai

Pour ce premier samedi dans la ville, j'ai choisi d'aller me promener en vélo dans la concession française (entre autres parce que c'est le seul quartier où je peux aller à vélo sans me perdre, et aussi parce que c'est joli et qu'il y a de belles boutiques).



Le quartier où j'habite est plutôt résidentiel; presonne ne comprend l'anglais et tout est très typique du coin, ce que j'aime bien. Mais aller faire un tour dans le quartier français, se faire comprendre par les vendeurs et manger de la bouffe européenne, même après une semaine seulement d'exil, c'est bon!



Je suis allée chez Zugzug par Wang Yiyang, un designer très in ici.



C'est l'ami de Zhang Da mais aussi son compétiteur. Des collections surprenantes; à peu près rien de portable, des détails assez... farfelus (comme une collection avec des coussins intégrés- confort optimal, silhouette douteuse, et une autre collection avec des gros (gros-30cm?) pois en vinyle très glossy noir appliqués sur un joli tricot... Pauvre tricot!!! Mais aussi des matiéres intéressantes et des coupes vraiment bien pensées. Et... j'ai craqué pour une veste qui détonnait du reste de la collection. À moins que toutes les pièces vendables se soient déjà envolées et qu'il reste seulement les choses douteuses? Les matières sont très belles et de qualité et la confection aussi. Je vous la montre, j'ai pris des photos avec mon laptop (plusieurs détails intéresants ne se voient pas avec la photo...).



D'ailleurs le design de la boutique était vraiment réussi; presque tout, du plancher au plafond incluant les meubles, était recouvert de tape couleur carton. Vraiment joli et peu coûteux!

Autre endroit vraiment adorable, dans un tout autre style; Perk.




Cette boutique appartient à un couple de graphistes-illustrateurs-photographes-designers... Ils font le design des produits vendus; sacs, livres, vêtements, macarons... Me suis acheté ce t-shirt:



Ainsi qu'un très beau livre d'illustrations et de photos dans lequel il reste des pages blanches... à compléter! Joli concept. Des photos de Zhang Da sont d'ailleurs dans le livre; je crois que c'est eux qui font ses shootings (il a l'air de connaître beaucoup de gens..:)



J'ai aussi vu plusieurs boutiques plus traditionelles, avec des jolis objets. Beaucoup de boutiques de vaisselle aussi... Si c'était pas si lourd et si fragile... Peut-être que je vais en envoyer par la poste, c'est pas très cher et tellement beau.

Je pédalais tout à l'heure, et je réalisais que , wow, je suis à Shanghai, ça a marché. J'étais toute émue, bien loin dans mes pensées, quand je me suis rendue compte que... je savais plus du tout où j'étais. J'avais pédalé, lunatique comme je suis, sans regarder oû j'aillais! J'étais entourée de gros buildings que je n'avais jamais vus, complètement perdue! Ça m'apprendra à être émue! Puis par hasard, j'ai débouchée dans une rue que je reconnaissais. Fiou.

Mais ce n'est pas fini! Il n'est que quatre heures pm, et les magasins ferment à 9. J'ai réussi à comprendre mes cartes de la ville tout à l'heure (enfin-j'avais même demandé de l'aide, mais il semble que les cartes ici, personne n'utilise vraiment ça... Même les noms de rue d'ailleurs, il n'y a que les grosses rues d'indiquées. Tout pour nous aider, nous pauvres touristes en soif de découvertes!). Alors je vais voir une autre rue qui semble bourrée de trésors. Je suis venue ici porter mes paquets (hihi, comme s'ils étaient très gros) et attendre que la pluie cesse-c'est fait.



Et j'ai choisi où j'allais prendre un verre (un, parce que l'alcool ici est le même prix qu'à Londres dans les bars, aïe) ce soir; je commence prudemment, dans un lounge bourré de touristes. J'ai trois mois pour découvrir le nightlife après tout!